Pour les Iraniens, toute expérience humaine prend tôt ou tard une forme littéraire. Dans la longue tradition littéraire iranienne, c'est la forme poétique qui assume ce rôle, constitue l'axe autour duquel s'enroule l'ensemble du système. Mais la grande crise des 19e et 20e siècles opère un déplacement de l'axe. La prose conquiert peu à peu une place nouvelle dans un échange permanent avec l'idéologie politique et sociale. L'auteur met en perspective le phénomène de la naissance et du développement de cette prose littéraire en montrant à quel point son destin est intimement lié à celui de l'Iran politique, social, économique et culturel.
Biographie de l'auteur
Christophe Balaÿ est né en 1949. Il obtient son doctorat de littérature française en 1979 à Paris-X Nanterre et la même année son diplôme de persan à l'Inalco. Après un séjour comme pensionnaire scientifique à l'IFRI (Téhéran, 1979-1983), il enseigne la langue et la littérature persanes à l'Inalco. Après l'obtention de son doctorat d'Etat en littérature persane à La Sorbonne Nouvelle, il est nommé professeur (1989-2014). De 1998 à 2003, il dirige l'IFRI à Téhéran. Il a publié Aux sources de la nouvelle persane (en collaboration avec M Cuypers, Paris, ADPF, 1983), et La genèse du roman persan moderne (IFRI/ Moïn, Téhéran, 1998). Parallèlement à son oeuvre pédagogique et critique, il a traduit plusieurs auteurs persans modernes en français : Sadegh Hedayat (nouvelles, Phébus), Mahmoud Dowlatabadi (roman, Belfond), Zoya Pirzad (nouvelles et romans, Zulma), Fariba Vafi (roman, Zulma), Yadollah Royaï (poèmes, Tarabuste) et bien d'autres dans des anthologies.